Chronique du Vaucluse 1882-1886



20 août 1882
Pas de bains publics communaux gratuits. Demande est faite pour qu’ils le soient deux jours par semaine, ce qui éviterait les nombreuses noyades dans le Rhône.


10 septembre 1882
Tentative d’assassinat sur l’empereur de Russie. C’est le wagon suivant qui tombe dans le vide après que celui de l’empereur eut passé sur un pont militaire enjambant un ravin profond.
On exécute en ce moment un travail colossal pour la pose du câble électrique qui doit mettre Paris en communication directe avec Marseille, par voie souterraine. 250 ouvriers y travaillent. Elle se situera sur la rive droite du Rhône, en suivant, autant que possible, les routes nationales.
Les principales allées de la promenade du Rocher des Dons ont été macadamisées avec les résidus des matériaux provenant de la réfection de l’ancienne chapelle des prisons qui doit servir de salle d’archives. Les promeneurs se plaignent de la rugosité du macadam.

Drame à Orange dans le cirque Sanger : le nouveau dompteur a été attaqué par ses lions, terrassé et déchiré. Il a succombé peu après. Le premier dompteur, nègre, était mort dans les même circonstances à Cannes, avec la même ménagerie.


22 octobre 1882
A part le tunnel de Douvres à Calais, que nos voisins ne veulent pas laisser exécuter, on nous signale en Allemagne un projet de tunnel de 800 m reliant sous l’Elbe, Hambourg à l’île de Steinwender.


2 mars 1884
Le fossé des remparts compris entre les portes Limbert et Saint-Lazare, divisés en lopins affermés à des particuliers qui les avaient cultivés et transformés en jardinets, un beau jour disparurent. Ils sont de nouveau au goût du jour.


6 juillet 1884
Choléra à Toulon. 3/4 cas par jour à Marseille. Conseils d’hygiène contre le choléra : Lotion tous les jours avec de l’eau phénique à 1%. Eviter toute cause de refroidissement comme un bain froid. ou le stationnement devant les portes le soir. Eviter de manger les fruits de mauvaise qualité, les crudités, les salaisons, les viandes faisandées, le poisson qui n’est pas frais. Pour étancher sa soif boire du thé sucré avec du bois de réglisse additionné de quelques gouttes d’eau-de-vie. Se méfier des remèdes préconisés par les journaux. Laver tous les matins le sol des habitations avec une solution de sulfate de fer. Aérer les appartements dans la journée. 1° soins : combattre la diarrhée, envelopper le malade dans une couverture chaude. Faire prendre des infusions aromatiques.


22 septembre 1884
Choléra : entre le 16 août et le 12 septembre dans le Vaucluse : 108 cas de choléra.


19 octobre 1884
On annonce que Mesdames d’Adhémar et Verdet, la fille et la belle-fille de Mr le président du tribunal de commerce d’Avignon viennent de faire adjuration du protestantisme et d’embrasser la religion catholique.

22 mars 1885
Une enfant de 3 ans avait disparu depuis 8 jours à Avignon du domicile de ses parents et on n’avait pu se mettre sur ses traces. Vendredi, sa nourrice qui habite Arles, apercevant une voiture de bohémiens campés sur la Lice et poussée par un secret pressentiment, s’approcha du véhicule et trouva la pauvre petite jouant avec un chat. Elle prévint aussitôt la famille qui accourut en toute hâte à Arles et arracha l’enfant à ses ravisseurs sur lesquels la justice a mis la main.


31 mai 1885
Avignon : la mort de Victor Hugo à mis nos républicains en liesse de tristesse. Le conseil municipal a donné le branle en levant sa séance publique, en mettant le drapeau de la mairie en berne et en voilant d’un fichu noir les appâts de la République de plâtre qui orne la salle des délibérations. Il a voté, en outre, une couronne d’immortelle que le très digne Saint Martin Jean, député, déposera sur la tombe du maître. Les couronnes foisonnent ici. Elles sont exposées pour la plupart dans les vitrines de nos industriels. C’est ainsi que celle de la Libre Pensée est en montre, rue des Marchands, et celle des élèves du lycée, rue Pétrarque.


28 juin 1885
Une boucherie de viande de chat et de chien vient d’être découverte à Avignon, rue Tarasque. Elle fournissait les pensions à bon marché. Une descente de police sur plainte des riverains a été faite et on a constaté la présence de 21 chats et de 20 chiens, gras et dodus et prêts à être livrés à la consommation. Procès-verbal a été dressé.


30 août 1885
Mercredi dernier, à 8 h du matin, une foule compacte stationnait dans les jardins et aux abords de la gare. Quelques moments après l’arrivée du train direct qui précédait le convoi mortuaire de l’Amiral Courbet, les personnes qui stationnaient dans la salle d’attente sont militairement refoulées au dehors. Arrive le citoyen Pourquery de Boisserin, avocat-candidat à la députation, qui demande à être admis sur la voie comme journaliste. Il est refoulé. Se tournant vers la foule, il proteste contre la pusillanimité opportuniste qui attente au droit du peuple en lui refusant de saluer les restes mortels de la grande victime du Tonkin. La foule applaudit. Des cris : a bas le Tonkin ! se font entendre. On demande le préfet Assiot sur l’air du “ lampion ”, on se bouscule, les portes de la gare sont fortement ébranlées. Les vitres volent en éclats. La gendarmerie fait une sortie et s’empare des plus agités.


16 janvier 1887
Echafaud et condamnation à mort à Carpentras.


27 février 1887
Le tremblement de terre de vendredi matin (23) a mis toute la journée la population en émoi. Les hôtels regorgent de voyageurs venant de Cannes ou de Nice. Ils sont encore sous l’impression de la catastrophe, et il en est qui, ne se croyant pas en sécurité, ont passé la nuit sur la place de l’Horloge ou dans les champs. Les trains quittant Nice se sont succédé toute la journée de jeudi. A la gare de Marseille, les voyageurs étaient admis à tous les trains.
Crillon : la veuve du maire qui venait de mourir croyant que ce tumulte était produit par l’âme de son mari, à été prise d’une telle frayeur qu’elle est encore malade et garde le lit. Les fontaines publiques ne coulent plus, les canalisations sont cassées.


11 décembre 1887
Saint-Joseph : le collège a compté cette année un nombre exceptionnel d’admission au baccalauréat.


6 Août 1888
Nouveauté au PLM : les billets aller/retour pour les Bains de Mer, individuels ou collectifs. Valables 30 jours. 1°,2°,3° classe.